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Syndrome hémolytique et urémique atypique

Il s’agit d’une maladie rare et sévère, qui implique les reins. Elle se manifeste par un dysfonctionnement rénal aigue, accompagné d’une réduction du nombre de globules rouges (anémie) et d’un faible taux de plaquettes, souvent associé à une dérégulation de système du complément, le quelle fait partie du système immunitaire. L’incidence de la maladie est de 1 à 2 par million.

Près de 60% de ces patients sont porteurs de variations génétiques sur des gènes codant pour des protéines impliquées dans la régulation du complément (Facteur H, Facteur I, Facteur B, MCP, C3), ou à la présence d’anticorps dirigés contre le facteur H, ou de variations génétiques sur le gène codant la thrombomoduline, qui est une protéine régulant le système coagulation. Environ 7% des enfants portent le variant pathogène du gène qui code pour la protéine DGKE qui n’intervient pas dans la régulation due complément. Chez environ 30% des patients aucune cause favorisant la survenue de SHU atypique n’est identifiée actuellement.

La présentation rénale comprend le niveau élevé de créatinine ainsi que la production d’urine réduite avec urine de couleur coca-cola et souvent présence d’œdèmes. Le patient doit être admis soit dans un service de néphrologie où une l’équipe médicale est familière avec le traitement de l’insuffisance rénale aigue et du SHU atypique. Le traitement symptomatique peut nécessiter des transfusions, le traitement d’une hypertension artérielle, et parfois la mise en route d’une épuration extra-rénale. Il peut y avoir des complications touchant d’autres organes (cérébrales, cardiaques, pancréatiques, pulmonaires) en phase aigüe ou au cours de l’évolution de la maladie.

Dans la phase aiguë les patients ont souvent besoin d’une épuration extra-rénale. L’éculizumab, est un traitement utilisé depuis 10 ans qui est très efficace. C’est un anticorps recombinant, qui bloque le système du complement activé.

Il existe un risque de rechutes qui nécessitent la même prise en charge que la première poussée.

Chez l’enfant avec les variations pathogènes dans le gène DGKE, le traitement est symptomatique car dans cette forme l’eculizumab n’est probablement pas efficace. Le risque de rechute chez les enfants porteurs de variations pathogènes DGKE diminue progressivement avec l’âge, avec la probabilité d’une deuxième rechute dans les 5 ans. Les enfants avec anticorps anti-facteur H sont traités par des échanges plasmatiques, des immunosuppresseurs et/ou l’eculizumab. Ils sont suivis avec une surveillance du taux d’Ac anti-facteur H et du taux C3 que doit être normal, tous les 3-4 mois.

La plupart des variations pathogènes impliquées dans le SHU atypique sont transmises selon un mode autosomique dominant avec pénétrance incomplète ; c’est-à-dire que certaines personnes de la famille, bien que porteuses de la variation ne présenteront jamais de SHU atypique.

Les variations dans les gènes qui codent pour le facteur H, la protéine MCP, thrombomodulin et DGKE transmettent parfois sur la manière autosomal récessive, avec un risque de transmission de 25% pour les autres enfants du couple de parents de l’enfant atteint, quel que soit le sexe de l’enfant. Un conseil génétique auprès de généticiens spécialisés est nécessaire.

Le(s) gène(s) en cause

  • CFH
  • CFB
  • CFI
  • CD46
  • THBD
  • DGKE
  • C3
  • CFHR1-3