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Epidémiologie : Antécédent d’atteinte rénale dans l’enfance et risque d’insuffisance rénale terminale à l’âge adulte (History of childhood kidney disease and risk of adult end-stage renal disease).

The New England Journal of Medicine –  2018;378:428-438

  • Pr Jérôme HARAMBAT, Dr Astrid GODRON-DUBRASQUET

Malgré une résolution apparente de diverses atteintes rénales survenant dans l’enfance, des lésions rénales résiduelles indétectables et incomplètement comprises confèrent un sur-risque de maladie rénale chronique à l’âge adulte.

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Dans cette étude rétrospective, des chercheurs Israéliens ont étudié à très long terme le risque d’insuffisance rénale terminale (IRT) des adolescents et jeunes adultes évalués au plan néphrologique en vue du service militaire obligatoire (âge moyen à l’examen 17,7 ans, 16 à 25 ans) entre 1967 et 1997. Plus d’1,5 million d’individus ont été suivis sur 30 ans dont 2500 ont développé une IRT entre 1980 et 2014. Parmi eux, les conscrits ayant un antécédent de maladie rénale dans l’enfance (CAKUT, pyélonéphrite, néphropathie glomérulaire ; N > 18000) sans séquelle apparente au moment de l’évaluation médicale (créatinine normale, pas d’HTA, pas de protéinurie à la BU) avaient un risque 4 fois supérieur de développer une IRT à l’âge adulte (HR 4,2, IC95% 3,5-5) par rapport à ceux n’ayant pas d’antécédent néphro-urologique dans l’enfance. La survenue de l’IRT était également plus précoce parmi les individus avec atteinte rénale dans l’enfance (HR 10,4 pour une IRT avant 40 ans).

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Cette étude comporte des limites : l’âge, les détails ou le diagnostic spécifique de l’atteinte rénale dans l’enfance n’étaient pas disponibles. De plus l’évaluation rénale des conscrits ne comportait pas d’examen d’imagerie. Cela dit, l’augmentation du risque d’IRT semblait indépendante du type d’atteinte rénale initiale et restait notamment élevé chez les individus avec atteinte glomérulaire résolutive (HR 5,2 en cas d’ATCD de CAKUT, HR 4,0 en cas d’ATCD de pyélonéphrites, 3,9 en cas d’ATCD de glomérulopathie).

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Comment expliquer ces résultats qui peuvent sembler contre intuitif ? Il est suggéré par les auteurs, selon le concept de Brenner, qu’une atteinte rénale survenant dans l’enfance, même en l’absence de séquelle rénale manifeste, est à la cause d’une réduction néphronique et d’une diminution de la réserve fonctionnelle rénale à l’origine d’une maladie rénale chronique ultérieure pouvant évoluer jusqu’à l’IRT. D’autres facteurs tels qu’inflammation et fibrose pourraient être incriminés. Les résultats de cette étude unique suggèrent que les patients avec une maladie rénale dans l’enfance justifient d’un suivi néphrologique tout au long de la vie même en cas de résolution apparente.

Mise en ligne : 07/03/2018

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