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Allogenic HSCT transfers wild-type cystinosin to nonhematological epithelial cells in cystinosis : first human report.

Elmonem et Coll. Am J transplant 2018

  • Dr Aude SERVAIS

La cystinose est une pathologie lysosomale autosomique récessive caractérisée par un défaut de transport de la cystine hors des lysosomes. Il en résulte une accumulation de cystine dans les lysosomes de nombreux tissus et une atteinte multisystémique. La cystéamine déplète efficacement la cystine des lysosomes, diminue l’incidence des atteintes d’organes et améliore la survie. Cependant la prise de ce traitement est contraignante et associée à des effets secondaires à type de troubles digestifs et halitose qui diminuent l’adhésion au traitement. La transplantation de cellules souches hématopoïétiques allogénique est une option thérapeutique utilisée dans d’autres maladies lysosomales comme la mucopolysaccharidose de type 1. Chez la souris, le groupe de S Cherqui aux Etats-Unis a montré que ce type de greffe diminuait de manière significative l’accumulation de cystine dans différents organes, préservait la fonction rénale et permettait de faire régresser les atteintes d’organe extra-rénales. Cette équipe a démontré que les cellules souches se différentiaient in situ en macrophages au sein des organes cibles et pouvaient transférer des lysosmes contenant de la cystinosine aux cellules adjacentes déficitaires via des nanotubes.

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Les auteurs rapportent le cas d’un jeune homme de 16 ans ayant eu une transplantation de cellules souches hématopoïétiques allogénique après un conditionnement myéloablatif par treosulfan, fludarabine, thiotepa et ATG puis un traitement post greffe par tacrolimus, mycophénolate mofétil et méthotrexate, avec obtention d’un chimérisme du donneur complet. Cependant, les suites ont été marquées par de nombreuses complications, GVH aiguë, réactivation d’adénovirus, myélinolyse centropontine liée à une toxicité du tacrolimus.

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Les auteurs ont démontré un transfert réussi de la cystinosine sauvage et une diminution de l’accumulation tissulaire de cystine. Une seconde greffe a néanmoins été nécessaire et le patient a développé au décours une GVH sévère résistante aux traitements, une insuffisance rénale progressive nécessitant un recours à la dialyse puis est décédé de pneumopathie infectieuse 35 mois après la greffe.

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Ce type de traitement a donc prouvé son efficacité pour traiter la maladie mais est associé à une lourde morbi-mortalité qui en limite l’application clinique à l’heure actuelle.

Mise en ligne : 12/10/2018

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