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Syndrome de Denys-Drash

Le syndrome de Denys-Drash est une maladie rare caractérisée par l’association d’une néphropathie glomérulaire (sclérose mésangiale diffuse), d’anomalies génitales (chez les patients ayant un caryotype XY, voir notions de base en génétique) et d’une prédisposition aux tumeurs de Wilms (ou néphroblastome). La maladie rénale est révélée par un syndrome néphrotique (perte d’albumine dans les urines et diminution de l’albumine dans le sang, avec souvent présence d’oedèmes) apparaissant dans les premières années de vie, ne répondant pas au traitement par les corticoides ou par les immunosuppresseurs. La maladie évolue vers l’insuffisance rénale terminale avant l’âge de cinq ans en général. L’examen de la biopsie rénale montre des anomalies de podocytes et des lésions de sclérose mésangiale diffuse au niveau des glomérules [le mésangium est formé par des cellules et une matrice extra-cellulaire, et sert de support au réseau capillaire glomérulaire (voir notions de bases sur le rein normal)] (voir figure). Les anomalies génitales sont typiquement un pseudohermaphrodisme masculin (organes génitaux externes de type féminin avec un caryotype XY) avec des testicules dysgénétiques, mais différents degrés d’ambiguïté sexuelle peuvent être associés aux anomalies gonadiques. L’atteinte génitale n’est quasiment jamais observée chez les patientes XX, qui développent en général une puberté normale et peuvent donc transmettre la mutation. Le néphroblastome est une tumeur embryonnaire rénale.

Le syndrome de Denys-Drash est associé à des mutations hétérozygotes des derniers exons (voir notions de base en génétique) du gène WT1 qui code une protéine qui régule elle-même l’expression d’autres gènes impliqués notamment dans le développement rénal et gonadique. Il n’existe pas de traitement spécifique de la maladie. Le traitement symptomatique consiste dans la prise en charge du syndrome néphrotique et de l’insuffisance rénale, une surveillence échographique régulière à la recherche d’un néphroblastome. La maladie ne récidive pas après transplantation rénale.

Dans les formes dites « incomplètes » de syndrome de Denys-Drash on observe une sclérose mésangiale diffuse isolée ou associée à un néphroblastome ou à des anomalies génitales. Cependant, les cas de sclérose mésangiale diffuse isolée ne sont pas tous des syndromes de Denys-Drash incomplets. Une sclérose mésangiale diffuse peut également être associée à des mutations d’autres gènes (PLCE1, LAMB2 : voir syndrome néphrotique corticoresistant familial).

Le(s) gène(s) en cause

  • WT1