Une dialyse portable : rêve ou futur proche ?
Depuis les débuts de la dialyse dans les années 70, l’idée d’une dialyse miniaturisée portable permettant au patient de poursuivre son activité habituelle, tout en ayant une épuration améliorée par l’augmentation du temps d’épuration, a fait l’objet de recherches et tentatives multiples. La DPCA était une première approche mais n’est pas applicable à tous les patients.
Avec le développement des nanotechnologies, de nouveaux matériaux et de l’informatisation, de nouveaux progrès ont été réalisés qui permettent actuellement de l’envisager. Que ce soit en dialyse péritonéale ou hémodialyse/hémofiltration, le challenge est de réduire le volume de dialysat en le recyclant. Avec l’utilisation combinée de carbones microporeux (retenant les métaux lourds, oxydants, chloramines, créatinine et composés organiques), d’uréase dégradant l’urée, de phosphate de zirconium (absorbant l’ammonium, potassium, calcium, magnésium, métaux et cations) et de carbonate de zirconium (absorbe les ions hydrogène, phosphates, fluor, et métaux lourds en produisant bicarbonate, acétate et sodium) et l’injection complémentaire de bicarbonate, glucose et électrolytes, on arrive à une régénération du dialysat.
Des essais cliniques sont en cours avec des appareils de dialyse péritonéale portable de 1-3 kg (pour le moment) avec une cartouche (contenant dialysat frais et adsorbants) à changer chaque jour.
Des essais d’hémofiltration portable par des nano-filtres de silicate, sont en cours chez l’animal. Des hémodialyses miniaturisées portables ont fait l’objet de premiers essais sur des patients pour le moment seulement pendant 8h, et doivent être testés sur de plus longues durées. L’idée de systèmes d’hémodialyse implantable fait l’objet de recherches, mais rencontre des difficultés pour la pérennité de l’accès vasculaire et de l’anticoagulation.
Davenport A. Portable and wearable dialysis devices for the treatment of patients with end-stage kidney failure: Wishful thinking or just over the horizon? Pediatr Nephrol. 2015;30:2053-60
Mise en ligne : 10/05/2016