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Ethnic Differences in Incidence and Outcomes of Childhood Nephrotic Syndrome

  • Claire DOSSIER, Georges DESCHENES

Cette étude Canadienne longitudinale sur 10 ans (2001-2011) a été menée en population à l’échelle de la région de Toronto, Ontario. La population est de grande taille (711 patients), pluri-ethnique et avec une grande homogénéité de traitement (de la 1ère poussée, et de la seconde ligne en cas de rechutes fréquentes ou corticodépendance : cyclophosphamide oral). L’étude rapporte l’incidence, la réponse au traitement et le taux de rechute selon l’origine ethnique des patients.

   

De 2001 à 2011, l’incidence annuelle est passée de 1.99 à 4.71 / 100 000 enfants <18ans, avec une incidence stable pour les patients d’origine Européene ou Asie d’Est/SE et une forte augmentation de 1.54 à 15.8 pour les patients originaire d’Asie du Sud, résultant d’après les auteurs probablement de l’augmentation de l’immigration d’origine Indienne sur cette période.

   

L’analyse rapporte l’évolution, avec un suivi médian 4 ans, des 479 patients des 3 principaux groupes ethniques : 173 d’origine Européenne, 237 d’Asie du Sud (Inde, Pakistan, Bengladesh) et 69 Est et Sud-Est Asiatique. La fréquence de corticorésistance (après 6 semaines à 60mg/m2/j) était moins élevée chez les patients d’origine Indienne 2.5% vs 7.5% et 7.2% chez les patients d’origine Européene et Est/Sud-Est Asiatique. La fréquence des patients avec poussée unique était respectivement de 16%, 23% et 31% chez les Européens, les Indiens, les Est/SE Asiatiques. La fréquence des « Rechuteurs Fréquents » à 12 mois était plus élevée chez les Européens, avec un OR à 0.57 et 0.38 chez les Indiens et les E/SE Asiatiques. La fréquence d’administration d’un traitement de 2nde ligne (cyclophosphamide) à 5 ans d’évolution était plus élevée chez les Européens et les Indiens 45% et 42 % vs 30% chez les E/SE Asiatiques. En revanche, après traitement par cyclophosphamide, la fréquence des rechuteurs était similaire dans les 3 groupes ethniques.

   

Une analyse des données socio-économiques est rapportée dans les données supplémentaires. Malgré un niveau de revenu significativement plus élevé pour les patients d’origine Européenne, il n’y avait pas d’impact du revenu sur l’évolution dans les différents groupes ethniques (analyse stratifiée sur le revenu). Une deuxième analyse a divisé la population en quartiles selon le pourcentage d’immigrés dans leur quartier et montré que les différences d’évolution selon les origines ethniques n’étaient pas impactées par les quartiles d’immigration.

   

Au total, cette étude, sur une large population aux origines ethniques mixtes, montre que malgré une incidence plus élevée du SN chez les enfants d’origine Asiatique, l’évolution est moins compliquée comparée à celle des enfants d’origine Européenne.

Banh TH, Hussain-Shamsy N, Patel V, Vasilevska-Ristovska J, Borges K, Sibbald C, Lipszyc D, Brooke J, Geary D, Langlois V, Reddon M, Pearl R, Levin L, Piekut M, Licht CP, Radhakrishnan S, Aitken-Menezes K, Harvey E, Hebert D, Piscione TD, Parekh RS. Clin J Am Soc Nephrol. 2016 Oct 7;11(10):1760-1768 

Mise en ligne : 03/05/2017

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