Characterization of 28 novel patients expands the mutational and phenotypic spectrum of Lowe syndrome
Le syndrome occulo-cérébro rénal a été décrit pour la première fois en 1952. De transmission liée à l’X, sa prévalence est de 1/500 000 dans la population générale. Le syndrome de Lowe est lié à une anomalie du gène OCRL qui code pour OCRL-1, l’enzyme inositol polyphosphate-5-phosphatase. Il existe une hétérogénéité phénotypique chez les patients porteurs de mutations du gène OCRL, l’expression clinique pouvant être celle d’un syndrome de Lowe classique à coté de patients porteurs d’un phénotype « minime » (ou syndrome de Dent-2).
Cet article vise à préciser le phénotype clinique et le génotype chez 28 patients porteurs d’un syndrome de Lowe avec une symptomatologie clinique caractéristique de ce syndrome : cataracte congénital, glaucome, hypotonie et retard de développement associés à une tubulopathie proximale. Ces 28 patients étaient originaires de 7 pays différents.
Les analyses génétiques réalisés chez ces 28 patients ont retrouvés une anomalie d’OCRL1 dans tous les cas dont 10 mutations qui n’avaient pas encore été décrites. Toutes sont situées dans les exons 8 à 23. Un patient présentait une délétion complète du gène. L’analyse génétique maternelle réalisée dans 23 cas a montré que 16 d’entre elles étaient transmette uses avec donc 7 cas de mutations de novo.
Au plan phénotypique, chez ces patients dont la médiane d’âge était de 7.75 ans (0.7 à 20 ans) si tous les patients sauf un présentaient une cataracte congénitale, on notait une certaine variabilité de l’atteinte rénale : hypercalciurie chez 19/28, néphrocalcinose et/ou néphrolithiase chez 12/28, protéinurie chez 11/28, aminoacidurie chez 18/25, acidose tubulaire chez 22/28, hypophosphorémie chez 15/26 et 12/28 patients avaient une GFR < 60 ml/mn/m2 73.
Ces données font estimer la prévalence dans la population polonaise entre 1/1 000 000 et 1/2 000 000 d’habitants donc moins élevé que ce qui est suggéré dans d’autres pays.
De la discussion concernant cette série importante de patients porteurs d’un syndrome de Lowe, on peut retenir :
– la confirmation qu’une mutation de novo survient dans environ 1/3 des cas de syndrome de Lowe
– la variabilité de l’expression rénale, aucun des patients étudiés ne présentant les caractères biologiques d’un syndrome de Fanconi complet
– une fréquence relativement élevée d’insuffisance rénale dans cette cohorte, les auteurs insistant sur la nécessité de prendre en compte dans le mode calcul de la clearance de ces patients, la relativement faible masse musculaire qu’ils présentent.
– la possibilité de mettre en évidence une anomalie des fonctions plaquettaires exposant les patients à un risque hémorragique, comme cela a été trouvé chez 2/28 patients dans cette série.
– concernant l’analyse de la corrélation génotype/phénotype, cette étude ne permet pas de mettre en évidence de nouveaux éléments et confirme cette absence de corrélation.
Florian Recker, Marcin Zaniew, Detlef Böckenhauer, Nunzia Miglietti et al. Pediatric Nephroly (2015) 30:931–943
Mise en ligne : 21/07/2016