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Clinical and Genetic Spectrum of Bartter SyndromeType 3.

Seys E, Andrini O, Keck M, Mansour-Hendili L et al. Journal of the  American Society of Nephrology  2017 ; 28: 2540–2552.

  • Pr Denis MORIN

Le syndrome de Bartter (SB) de type3 est secondaire à des mutations de  CLCNKb qui code pour le canal chlore ClC-Kb. Il a été initialement décrit comme « Bartter classique », c’est à dire à révélation post-natale plus ou moins tardive mais sa grande hétérogénéité clinique a ensuite été démontrée.

  
Cette étude a été réalisée sur une cohorte de 115 patients porteurs de mutations CLCKb avec pour objectif de mieux décrire l’hétérogénéité clinique du SB-3 et de rechercher des corrélations génotypes / phénotypes d’une part et d’analyser le suivi d’autre part. L’analyse fonctionnelle sur œufs de Xenops a été réalisée pour certaines mutations.
  
Les résultats montrent : 

  
Analyse de 115 patients appartenant à 111 familles porteurs de mutations de ClCKb avec une notion de consanguinité dans 22 familles.

  
–  La présentation initiale était :

. Forme anténatale ou néonatale (ABS/NBS) dans 29.5% des cas dont 85% présentaient un hydramnios
. Forme classique (CBS) dans 44.5% des cas
. Forme Gitelman-like (GLS) dans 26% des cas

  
–  60 mutations différentes ont été trouvées : 55% missense, 13% frameshift, 12% nonsense, 10% large deletions et 10% splice-site mutations

  
–  Les taux de natrémie et chlorémie sont plus basses dans les formes classiques et néonatale/anténatales que dans les formes Gitelman-like. Inversement les taux de rénine et de magnésium sont plus élevés.

  
–  Il n’y a pas de différence de phénotypes entre les patients homozygotes et doubles hétérozygotes

  
–  Les données du suivi moyen de 8 ans réalisé chez 77 patients montrent, en termes d’effets secondaires, une prédominance de troubles digestifs. 82% des patients ont une croissance staturale satisfaisante.

  
–  On note un retard de développement chez 8/77 patients, 214 cas de néphrocalcinose ou néphrolithiase, et une IRC chez 19/77 patients.

  
Discussion :

  
Cette étude confirme l’hétérogénéité phénotypique du SB-3. En termes de corrélation phénotype/génotype, les larges délétions et les mutations à expression sévère étaient présentes dans  tous les groupes de présentation cliniques mais plus fréquentes dans les cas de ABS/NBS et CBS. Le type de mutation (perte partielle ou complète de fonction) semble donc influencer le phénotype.

  
Cependant, il y a des cas de GLS avec mutations « sévères » suggérant donc que le phénotype n’est pas lié uniquement au génotype CLCKb. Cette variabilité phénotypique pourrait être liée à des phénomènes de compensation par d’autres systèmes de transports de Cl au niveau du tubule rénal.

  
Les données biologiques confirment une hyopochlorémie plus marquée dans le BS-3.

  
Les données concernant le suivi, bien que rétrospectives, montrent une bonne influence du traitement sur le rattrapage statural. L’IRC est assez fréquente (19/88) dont 7 avec protéinurie. Six ont évolué vers l’IRT vers l’âge de 25 ans, avec des lésions tardives de FSGS chez ceux qui ont été biopsiés. Le rôle de la stimulation du SRA par la déplétion sodée est possible. La question de l’effet d’un diagnostic précoce et d ‘un traitement adapté sur le risque d’évolution vers l’IRC est posée.

Mise en ligne : 10/01/2018

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