Néphropathie à IgA – Maladie de Berger
Qu’est-ce que la néphropathie à IgA ?
La néphropathie à IgA, aussi appelée maladie de Berger, est une maladie générale qui n’atteint que les reins. C’est la production anormale de certains anticorps (les IgA) en quantité (augmentation dans le sang) et en qualité (branchement anormal de sucres sur leur structure) qui entraîne la formation d’agglomérats de ces anticorps (appelés complexes immuns) et qui vont se déposer dans les petits filtres rénaux (glomérules), entraînant leur fonctionnement anormal.
Ce fonctionnement anormal explique la présence de sang, de protéines dans les urines. Ces lésions peuvent détruire progressivement les reins, se manifestant par une insuffisance rénale. Le diagnostic est permis par la biopsie rénale, réalisée devant la présence d’albumine dans les urines et éventuellement une insuffisance rénale (élévation de la créatinine dans le sang).
La plupart des personnes atteintes ont donc une évolution silencieuse et c’est le dépistage de sang, de protéines dans les urines (par exemple par bandelette urinaire) ou la détection d’une hypertension artérielle qui peut permettre de détecter la maladie.
La présence d’une insuffisance rénale est le plus souvent détectée par une prise de sang au moyen de l’élévation d’un marqueur, la créatinine. Plus rarement, l’insuffisance rénale est détectée tardivement, lorsque les reins ne fonctionnent plus beaucoup, et les symptômes sont alors un gonflement des jambes (oedèmes), une baisse de l’appétit, un amaigrissement, des nausées.
Mais le diagnostic certain est apporté par la biopsie rénale, réalisée à l’hôpital par le néphrologue. Cette biopsie permet l’examen microscopique d’un petit fragment de rein à la recherche de dépôts d’IgA dans les glomérules.
L’existence d’une protéinurie et/ou d’une hypertension et/ou d’insuffisance rénale chronique et/ou de signes de sévérité à l’examen de la biopsie rénale augmentent le risque d’évolution vers la nécessité de recours à la dialyse et/ou la transplantation rénale.
Globalement, environ 30% des patients présentant une néphropathie à IgA évoluent vers la nécessité de dialyse et transplantation rénale dans les 20 ans après le diagnostic.
La cortisone est proposée si la protéinurie reste élevée malgré un traitement anti-hypertenseur bien conduit. Elle est efficace pour réduire l’activité de la maladie. Enfin, rarement, lorsque la fonction rénale se dégrade rapidement, le néphrologue peut prescrire un traitement immunosuppresseur associé à la cortisone.
Rédaction : Dr Nicolas MAILLARD, CHU Saint-Etienne